Absentéisme au travail, une tendance à la hausse

Rédigé par Margaux VB        Publié le 07/04/2022

Aujourd’hui on retrouve en France un fort taux d’absentéisme au travail, un phénomène qui rappelle la grande démission des États-Unis. Cette tendance de l’absentéisme est en hausse depuis quelques années et s’est aggravée depuis la crise sanitaire du Covid19. Mais alors quelles en sont les causes? Comment prévenir le risque d’absentéisme et inverser la tendance ?  C’est à cela que nous avons répondu lors du webinar avec myRHline le 30 juin 2022.

L’absentéisme au travail en quelques chiffres, les indicateurs clés

Avant d’aller plus loin, il est important de préciser ce que nous entendons par absentéisme. Il s’agit là de l’absence répétée voire systématique d’un salarié sur son lieu de travail.

Le taux moyen d’absentéisme

En 2021 le taux moyen d’absentéisme était de 6% contre 7% en 2020. Cependant cette diminution est « trompe l’oeil » dû à la pandémie. Néanmoins on constate que le taux moyen de 2021 reste au-dessus de celui de 2019 qui était de 5% d’absentéisme en France. Ainsi pour avoir une idée réelle de l’évolution de cette tendance à l’absentéisme il faudra observer les chiffres sur le long terme. Soit dans au moins 3 à 4 ans.

L’indicateur jour

Cet indicateur consiste à observer le nombre de jours d’absence moyen par salarié sur une année. On est plutôt sur un indicateur de l’absentéisme basé sur la durée. Ce qui nous permet d’avoir une idée de l’amplitude en terme de durée d’absence. Et donc de mieux mesurer l’incidence que cela pourrait avoir sur une entreprise.

En 2021 l’indicateur jours était de 23 jours (soit près de 2 jours par mois) alors qu’en 2020 celui-ci était de 25 jours. Cependant tout comme le taux moyen cette baisse est quelque peu biaisé par la pandémie. Néanmoins on retrouve toujours un indicateur de 2021 supérieure à celui de 2019 qui était de 19 jours (soit 1,5 jours par mois).

Cet indicateur peut aussi nous permettre d’obtenir la fréquence d’arrêt sur la population française. En 2021, ce dernier était de 37%.

 

Les facteurs de l’absentéisme en entreprise

Pour mieux comprendre le phénomène de hausse de l’absentéisme nous avons également observé les facteurs qui favorisent cette tendance :

Le report de l’âge de départ en retraite.

La réforme Ayrault de 2010 a repoussé l’âge de départ en retraite de 2 ans. Passant de l’âge de 60 ans à 62 ans. Ce qui a augmenté d’une part l’allongement de la durée de versement des indemnités journalières (IJ) et pensions d’invalidité. D’autre part, cela a entraîné un vieillissement de la population. Et enfin une aggravation du risque de décès.

Le désengagement de la sécurité sociale

En effet, depuis  2012, les IJ de la sécurité sociale sont à 50% des salaires limité à 1,8 SMIC. Alors qu’auparavant les IJ étaient de 50% des salaires dans la limite de la tranche A.

La baisse des taux

Cela a eu un impact sur le maintien du salaire par l’employeur et les assureurs, dû à une augmentation plus ou moins importante de certains cas selon le salaire de base.

Les assureurs se trouvent dans l’obligation de provisionner l’arrêt de travail, ainsi que la longue maladie, l’invalidité et éventuellement le décès. Puisqu’il s’agit là de conséquences possibles à l’arrêt initial. Alors que les taux permettaient d’anticiper les intérêts financiers nécessaires à dégager des provisions. La baisse des taux quant à elle entraîne le renchérissement du coût du provisionnement.

 

Absentéisme au travail : conséquences et solutions

Conséquences

L’augmentation de l’absentéisme a un impact sur les régimes de prévoyance et frais de santé. Il y a certes un maintien temporaire des tarifs dans les appels d’offres. Cependant dès lors que le délai est passé, les assureurs réclament aux entreprises un rattrapage tarifaire. En effet, l’impact de l’absentéisme sur la prévoyance collective représente 3,5% de la masse salariale.

On recense aussi d’autres conséquences liées à l’absentéisme :

  • L’impact social ;
  • L’impact sur les contrats d’assurances, plus particulièrement sur les arrêts de travail de longue durée, 30, 60 ou encore 90 jours ;
  • Sur le coût représenté par l’absentéisme ;
  • Sur l’organisation de l’entreprise.

Solutions

Pour remédier à cette tendance de l’absentéisme. On a le curseur de la franchise arrêt de travail. Ce levier va permettre à l’entreprise de retarder le moment où le contrat intervient dans l’indemnisation. L’entreprise va pouvoir essayer de réduire soit la fréquence soit le coût moyen. Ou dans l’idéal les deux. C’est plutôt pratiquer de la prévention qui va permettre de réduire la fréquence. Pour réduire le coût moyen, il faudra plutôt agir sur l’aide au retour à l’emploi.

On a également des outils comme le DSN ou encore le SIRH.

Gerep met également à disposition son baromètre social dynamique afin d’accompagner les entreprises à faire face à l’absentéisme. Le baromètre social dynamique permet de mesurer d’une part le stress, mais aussi la motivation, l’engagement et l’ambiance au travail. Par ailleurs, il aide à identifier l’évolution des collaborateurs, entretenir le contact avec un collaborateur qui l’appréhende la reprise de son activité suite à une longue période d’absence. Le BSD peut aussi servir à anticiper les risques à venir. Des actions simple comme la mise en place du télétravail peuvent jouer sur l’absentéisme en entreprise.

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Article écrit par
Margaux VB

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