Retraite progressive : quels changements au 1er septembre 2025

Qu’est-ce que la retraite progressive ?

La retraite progressive est un dispositif qui permet, en fin de carrière, de réduire son temps de travail, à temps partiel ou à temps réduit (sauf exceptions) pour les personnes exerçant une activité salariée ou non salariée, tout en percevant simultanément une partie de sa retraite - de base et complémentaire.
Pendant cette période, vous continuez à cotiser pour votre retraite et pouvez choisir de surcotiser, c’est-à-dire cotiser sur la base d’un salaire à temps plein afin d’augmenter vos droits.
Lorsque vous cessez totalement votre activité professionnelle, votre retraite définitive est recalculée en tenant compte de cette période de travail à temps partiel ou réduit.

Un levier RH renforcé pour accompagner les séniors, anticiper les départs et valoriser les fins de carrière

La retraite progressive demeure un enjeu clé de gestion des fins de carrière et de maintien en emploi des séniors. Fortement réformé, ce dispositif sera modifié dès le 1er septembre 2025, afin de pouvoir anticiper les départs à la retraite.

Il devient plus inclusif, plus lisible et plus souple, offrant ainsi aux entreprises comme aux salariés une opportunité renforcée de transition active vers la retraite.

Retraite progressive : ce qui évolue au 1er septembre 2025

Le cadre de la retraite progressive est profondément remanié pour en favoriser l’accès.

Un âge d’ouverture unique fixé à 60 ans

L’âge minimum pour bénéficier de la retraite progressive sera fixé à 60 ans pour tous, alors qu’il variait auparavant entre 60 et 62 ans selon l’année de naissance.

Une durée d’assurance minimale de 150 trimestres

L’accès est réservé aux actifs totalisants au moins 150 trimestres tous régimes confondus (soit 37,5 ans de carrière), intégrant les périodes cotisées, assimilées, rachetées ou validées.

Une activité à temps partiel ou réduite

Pour bénéficier de la retraite progressive, il faut exercer une ou plusieurs activités à temps partiel.

• Salariés rémunérés à l’heure : entre 40 % et 80 % de la durée légale (soit 14 à 28 heures par semaine pour un temps plein de 35 h), ou de la durée conventionnelle en vigueur.
• Salariés au forfait jours : entre 87 et 174 jours par an.

Calcul et droits liés à la retraite progressive

Le montant de la retraite progressive est proportionnel au temps non travaillé.

Exemple : pour un salarié travaillant à 65 % d’un temps plein, 35 % de sa retraite est versée à titre provisoire.

À noter : le salarié continue à acquérir des droits durant cette phase. Lors de la liquidation définitive de la retraite, un recalcul intégral est effectué, prenant en compte ces nouveaux droits

Les avantages de la retraite progressive pour les séniors

Transition douce vers la retraite, préservation du lien social et du sens au travail

• Maintien d’un revenu mixte (salaire + retraite partielle)
• Accès conservé aux avantages sociaux collectifs : complémentaire santé, prévoyance, épargne salariale, épargne retraite, CE, RTT...

Les bénéfices de la retraite progressive pour les entreprises

• Anticipation des départs, planification des remplacements, maintien de l’expérience
• Transmission des compétences via tutorat et mentoring des jeunes talents
• Renforcement de l’engagement, du sentiment d’utilité et de l’image de la marque employeur
• Accompagner la santé financière des salariés jusqu’au bout
• Eviter les arrêts de travail longue durée et donc l’absentéisme, car la retraite progressive permet d’alléger la charge de travail et le stress, tout en maintenant une activité régulière. Ce rythme plus adapté limite la fatigue physique et psychologique, prévient l’épuisement professionnel et réduit ainsi le risque de voir apparaître ou s’aggraver des pathologies pouvant évoluer en Affections de Longue Durée (ALD).

Comment mettre en place de la retraite progressive ?

• Accord de l’employeur requis (dans le privé comme dans la fonction publique)
• Réorganisation de l’activité et gestion de la charge de travail résiduelle
• Justification annuelle obligatoire auprès des caisses de retraite (suivi administratif à prévoir)

Recommandations opérationnelles pour les directions RH

• Sensibiliser les managers et les collaborateurs aux nouvelles modalités du dispositif
• Intégrer la retraite progressive dans votre GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences)
• Encourager la mise en place de plans de transmission des savoirs (binômes, tutorat, accompagnement à la passation) et donc améliorer l’onboarding mais aussi l’offboarding
• Utiliser la retraite progressive comme outil d’attractivité sociale et de fidélisation des séniors

Tableau récapitulatif avantages et limites de la retraite progressive

H2 : La retraite progressive : un outil stratégique pour 2025

L’entrée en vigueur du nouveau cadre de la retraite progressive au 1er septembre 2025 constitue une avancée significative. Elle aligne intérêts individuels et collectifs, en conciliant qualité de vie, maintien en activité des séniors et gestion efficiente des compétences en entreprise.

Il revient désormais aux directions RH, managers et partenaires sociaux de s’emparer de cette opportunité pour structurer une politique de fin de carrière responsable, adaptée aux aspirations des collaborateurs et aux défis économiques.

H2 : FAQ sur la retraite progressive

La retraite progressive, c’est quoi ?

La retraite progressive est un dispositif qui permet de réduire son temps de travail en fin de carrière tout en percevant une partie de sa pension de retraite, de base et complémentaire, tout en continuant à cotiser.

Qui peut bénéficier de la retraite progressive ?

Elle est ouverte aux personnes exerçant une activité salariée ou non salariée, sauf exceptions, âgés d’au moins 60 ans, ayant validé 150 trimestres, et travaillant entre 40 % et 80 % d’un temps plein.

Comment est calculé le montant de la retraite progressive ?

Il est proportionnel au temps non travaillé. Par exemple, à 70 % d’activité, vous percevez 30 % de votre retraite à titre provisoire.

Peut-on surcotiser pendant la retraite progressive ?

Oui, il est possible de surcotiser sur la base d’un temps plein pour augmenter ses droits à la retraite définitive (selon les règles en vigueur dans votre régime).

Que se passe-t-il à la fin de la période de retraite progressive ?

Lorsque l’activité professionnelle cesse complètement, la retraite est recalculée pour intégrer les droits acquis durant la période à temps partiel ou réduit.

La retraite progressive est-elle automatique ?

Non, elle nécessite une demande auprès de votre caisse de retraite et, pour les salariés du privé, l’accord préalable de l’employeur.

Peut-on cumuler retraite progressive et activité indépendante ?

Oui. Le dispositif de retraite progressive, à partir du 1er septembre 2025, est ouvert aux salariés comme aux travailleurs indépendants (professions libérales, chefs d’entreprise, etc.), sous réserve de remplir les conditions d’âge, de trimestres validés et de quotité de travail (40 % à 80 %).