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Une récente étude publiée par Odoxa, le Baromètre Santé 360, faisait état de l’enthousiasme des Français à l’égard de la technologie en médecine et du développement de la e-Santé. Mais si l’opinion publique est prête, ce n’est pas nécessairement le cas des systèmes informatiques. La sécurisation des données de santé reste le défi majeur du passage à la e-santé.
Sécurité des données de santé : des efforts importants
Les professionnels qui traitent et stockent des données de santé sont soumis à des normes de sécurité particulièrement élevées. L’agrément s’obtient en respectant un référentiel particulièrement exigeant.
En ce qui concerne la sécurité des systèmes informatiques des acteurs de santé, une étude réalisée par le Clusif (Club de la sécurité de l’information français) montre l’importance des progrès réalisés en quelques années. En 2014, seuls 50 % des établissements de santé avaient mis sur pied une politique de sécurité de leur système d’information. Ils sont aujourd’hui 92 % à l’avoir fait.
Une telle politique est indispensable car le principal risque réside dans la mise en réseau d’une multitude d’acteurs de la santé, médecins, hôpitaux, cliniques, dont les niveaux de sécurité sont inégaux. L’existence d’un maillon faible menace tout le réseau. Les données partagées sont ainsi susceptibles d’être piratées pour une utilisation commerciale, ou plus simplement d’être divulguées suite à une erreur humaine. La RGPD et la prise de conscience des acteurs tendent à augmenter le niveau de protection sans pour autant apporter la moindre garantie d’inviolabilité.
La médecine connectée rajoute une couche de risque
Naturellement, plus les données circulent, plus le risque augmente. Les objets connectés suscitent un grand enthousiasme chez les Français, dont les trois quarts verraient d’un bon œil le développement de cette solution pour le suivi post-hospitalisation ou dans le cas des maladies chroniques. Ceci supposerait un transfert de données médicales collectées par l’objet connecté vers le Cloud… avec un nouveau défi pour traiter et sécuriser cette masse de données.
Toutefois, si ces données sont sensibles, c’est surtout parce qu’elles menacent la vie privée. Cependant, leur exploitation financière par les hackers et les escrocs ne coule pas de source. En réalité, les sites d’e-commerce ou les réseaux sociaux sont des proies beaucoup plus attrayantes ! Par ailleurs, les trois quarts des Français sont conscients des risques de piratage ou de détournement de leurs données. Et ce, d’autant plus, après le scandale Cambridge Analytica ou les récents piratages des comptes Facebook et Google+. Ils ne sont plus cependant que 52 % à faire confiance aux institutions pour assurer la protection de ces données, tandis qu’ils étaient encore 65 % en octobre 2017. Une bonne nouvelle, puisque la prudence, voire la méfiance, sont les premiers remparts contre le piratage. Et mieux encore, en étant optimiste, on pourrait analyser ces chiffres comme une marque de maturité et de sagesse : de plus en plus de Français sont conscients des risques, et malgré cela, ils plébiscitent la e-Santé !
Article écrit par
Margaux Vieillard-Baron